Limoux, Notre-Dame-de-Marceille
Ensemble de poutres et engoulants, avec la présence présence de visages humains.
Inscription au titre des monuments historiques le 27/09/1948.
Adresse
Limoux, Notre-Dame-de-Marceille
Contexte historique
Aux portes de Limoux, l’église Notre-Dame-de-Marceille, abritait une source réputée miraculeuse et la statue d’une Vierge noire, datant du XIe siècle. Un pèlerinage s’y développa très tôt. Elle fut reconstruite sur l’emplacement d’un prieuré plus ancien et on lui adjoignit à la fin du XVe siècle son porche monumental, où une haute statue de la Vierge accueille le pèlerin.
Description
C’est tout récemment, en 2006, qu’on découvrit, au-dessus de voûtes mises en place en 1783, les décors peints de la charpente originelle. En certains endroits, les infiltrations ont délavé les couleurs. Cependant sont là tous les éléments de l’harmonie d’origine, où dominent, comme sur les autres charpentes d’église, le noir, le blanc, le rouge et l’ocre. Classiquement, le faîte a reçu un traitement spécial : la faîtière est de couleur noire, décorée de motifs blancs, notamment des fleurs de lys. Les deux poutres qui l’encadrent sont couvertes de motifs géométriques noirs, blancs et rouges. Les corbeaux qui les supportent sont seuls à être décorés de têtes mi- homme mi-animal, peintes ou sculptées.
Sur le reste de la charpente, les poutres sont, ici aussi, peintes alternativement en rouge et noir. Mais elles ne sont écartées les unes des autres que d’une trentaine de centimètres ; la charpente y gagne un rythme coloré particulièrement vif. Les corbeaux sont sculptés et peints de motifs géométriques ou floraux très variés. Les engoulants sont peints sur une planche taillée, fixée à la poutre et reposant sur le corbeau, légèrement plus large que la poutre. Avec leur allure de chiens aux oreilles pendantes ils n’inspirent vraiment pas la peur.
Une partie du décor manque. Le sens de pose des voliges a été modifié ; initialement elles devaient être posées dans le sens des poutres. Sur la partie haute des poutres, des en- coches semblent indiquer que des planchettes ou des couvre-joints, certainement peints aussi, y étaient enchâssés.
Iconographie
Néanmoins, avec ses corbeaux peints, ses poutres colorées en alternance de rouge et de noir, ses engoulants peints à leur sortie du mur, et ses poutres faîtières au décor géométrique, la charpente de Notre-Dame-de-Marceille offre un décor particulièrement vif et complet.
Monique Bourin