Études sur les plafonds armoriés

Cette page est destinée à rassembler des articles consacrés à l’étude des décors armoriés dans les plafonds peints.


Le plafond peint des Faure-de-Vercors : un armorial diois du XVe siècle

Par Jacques Planchon [1] et Vincent Ollier [2]

Les décors peints sur les plafonds de la maison Faure-de-Vercors, dans le centre de Die, offrent toute une gamme de représentations de la vie aristocratique au xve siècle : scènes de chasse, de danse, joutes et combats fabuleux y alternent avec les écus armoriés que les propriétaires ont choisi d’y faire figurer [3]. L’étude de ces blasons donne une image des ramifications établies par cette famille de petite noblesse dioise à un moment charnière de l’histoire de Die : c’est en effet en 1450 que l’évêque, comte de la ville et du pays qui l’entoure, est forcé de reconnaître la suzeraineté du dauphin Louis sur son comté, mettant un terme définitif à l’autonomie relative du Diois qui dépendait théoriquement jusque-là du Saint-Empire, entre Provence et Dauphiné.


Un plafond armorié

Ce plafond peint est situé dans un hall semi-ouvert séparant la cour centrale de la demeure urbaine et une ruelle en partie couverte donnant sur une des places de la ville. Ce hall est donc le premier espace privatif en entrant dans la maison. Des décors géométriques simples, rouges, blancs et noirs animent les poutres et les couvre-joints de sous-face du plancher, alors que les closoirs, planches comblant les espaces entre les solives, reçoivent les décors principaux sur quatre lignes parallèles (fig. 1). En arrivant depuis la place, la première ligne visible de closoirs alterne trois écus et trois scènes de danse et la seconde, trois écus et trois combats d’animaux. En venant de la cour intérieure, la première ligne visible alterne trois scènes de duels et trois écus et la seconde, trois scènes de chasse et trois écus.

Fig. 1. Plan du plafond du rez-de-chaussée vu depuis l’étage par transparence (c) relevés J. Planchon


Pour chaque closoir, l’écu est souligné par deux feuilles brunes nervurées de blanc et ombrées de noir et la base de la planche porte une gorge creusée surmontant un bandeau arrondi décoré d’une alternance de lignes obliques noires et blanches. Les quatre séries de trois armoiries sont décrites ci-dessous par lignes en partant de l’angle sud-ouest du hall (fig. 2).

Ligne 1 :

Travée 2, parti, d’azur à une bande d’argent enfilée de trois couronnes d’or qui est Faure-de-Vercors, et (d’argent ?) à une bande de gueules chargée de trois quintefeuilles de … (métal ?)

Travée 4, Faure-de-Vercors

Travée 6, de … équipolé de quatre points de sable, les cantons chargés de quatre oiseaux de … (la forme du bec suggère des rapaces).

Ligne 2 :

Travée 2, parti, d’or à la croix de gueules cantonnée de quatre fleurs de lis de même qui est Passeat, et … (délavé : on devine en chef une sorte de Tau en pointillés, de gueules, associé à des traces sombres pouvant faire ressembler l’ensemble à un dauphin, et en pointe les traces d’un champ d’or)

Travée 4, Faure-de-Vercors

Travée 6, écartelé, Faure-de-Vercors et Passeat

Ligne 3 :

Travée 2, parti, Faure-de-Vercors et (d’argent ?) à trois perdrix (au naturel ?) becquées et pattées de gueules, qui est Perdrix, brisé d’une bordure dentelée de même

Travée 4, Faure-de-Vercors

Travée 6, parti, Faure-de-Vercors et de … à l’aigle éployée de …

Ligne 4 :

Travée 2, parti, Faure-de-Vercors et de … au (renard passant ?) de … (Reynard ?)

Travée 4, Faure-de-Vercors

Travée 6, parti, Faure-de-Vercors et de gueules à la croix engrêlée d’argent qui est Hostun.


Fig. 2. Clichés de l’ensemble des écus (c) V. Ollier et J. Planchon


Identification des blasons

La travée centrale (T4) est consacrée à la famille propriétaire des lieux dont les armoiries non parties sont répétées quatre fois (Lignes 1 à 4 : L1-L4). On constate dans les armoriaux que ces armes familiales vont se pérenniser, après le XVe siècle, en inversant les couleurs, d’argent à une bande d’azur enfilée de trois couronnes d’or (Jouffroy 1864, 171 ; Rivoire 1867, 220). La version d’azur à une bande d’argent… est cependant présente en Suisse dans l’armorial de Rietstap, ainsi que dans l’Annuaire (1901, 592) pour une famille Faure dans la Meuse. Ces armes, sculptées sans indication de couleur, se retrouvent également sur le linteau en accolade de l’une des entrées de la maison (fig. 3) et sur une clé de voûte découverte dans le jardin (fig. 4).

Fig. 3. Écu sur un linteau de porte, maison Faure (c) J. Planchon

Fig. 4. Écu sur une clé de voûte d’ogives (c) J. Planchon / Musée de Die

La plupart des autres écus (L1T2, L3T2 & 6 et L4T2 et 6), de part et d’autre de cette travée exclusivement familiale, sont partitionnés et présentent à dextre les armes des Faure parties d’autres armoiries à senestre. On y reconnait des familles du Diois, du Valentinois et des marges occidentales du Vercors. Deux d’entre eux, dont un totalement effacé, n’ont pas été identifiés. L’aigle étant un motif des plus communs, il sera difficile de proposer une identification [4]. On remarque trois exceptions, dont deux concernent les Passeat : leurs armes sont répétées deux fois sur la même ligne, visible en entrant, écartelées (et non parties) avec celles des Faure, ou accolées à des armoiries totalement illisibles. La troisième exception, un écu équipolé, présente la particularité notable de n’être pas associé à d’autres armes.


Les Perdrix (L3T2)

Cette famille dioise apparaît avec Guillaume, témoin d’un hommage rendu à l’évêque de Die en 1168 (Chevalier 1888, 211). Elle a des possessions à Chamaloc au début du XIIIe siècle (Chevalier 1888, 320-321 & 471) et deux de ses membres, Rostaing et Colomb, sont avec Ponce Faure témoins de la passation à l’évêque des châteaux de Gensac et Barnave en 1227 (Chevalier 1888, 312). La famille est mentionnée à Die même vers 1260 pour des terres et une maison en ville (Chevalier 1888, 449), où on les retrouve dans les décennies qui suivent, témoins d’actes épiscopaux ou associés aux décisions communales, en compagnie des Reynard. Amédée le Jeune est consul de la ville en 1377 (Chevalier 1896, 277) et Martin siège aux côtés de Thomas Reynard au chapitre de Die en 1378 (Chevalier 1896, 284). Les trois familles, Perdrix, Reynard et Faure, sont réunies en 1432 lors d’une négociation sur les salaires journaliers (Chevalier 1896, 357), puis en 1441 avec l’évêque lors de la renégociation de la charte des libertés de Die, à laquelle se joint le chanoine Bertrand d’Urre (Chevalier 1896, 359). Les Perdrix ne sont pas cités parmi les familles nobles, ni lors du serment de fidélité au Dauphin en 1450 lorsque le comté épiscopal de Die rejoint le Dauphiné (Chevalier 1896, 380), ni lors de la révision des feux qui s’en suit. Mais en mars 1453, c’est bien noble Pierre Perdrix qui marie sa fille Claude à Guillaume Faure dans l’église des Dominicains de Die (Chevalier 1896, 398), noblesse reconnue par lettres du 5 avril 1454 validées en parlement le 2 mai suivant (Rivoire 1867, 511). Cette ascension sociale est probablement due à un prêt de 400 écus consenti au dauphin Louis, remboursé par le prince avec l’octroi en Gapençais du péage de la Baume-des-Arnauds en 1444, suivi en 1456 par une parérie obtenue sur cette même seigneurie. L’alliance entre les Perdrix et les Faure pourrait être antérieure à celle de 1453 : selon une source de seconde main, des Faure auraient rendu dès 1319 l’hommage à l’évêque de Die pour des terres sur le Vercors, acquises de noble Louis Perdrix (Chaix 1921, 179). Quoi qu’il en soit, les deux familles restent proches, avec en 1493 le mariage de Jourdain Faure avec Jeanne Perdrix, fille de noble Amédée et d’Antoinette d’Agout de Sault (Chaix 1921, 179-180). Cependant, cette représentation sur le plafond des Faure d’armes, à la fois brisées et en exemplaire unique, laisse entendre que cette relation familiale n’est pas particulièrement mise à l’honneur.


Les Reynard (L4T2)

Cette attribution d’armoiries très effacées n’est pas certaine. Elle repose principalement sur la morphologie de la queue de l’animal qui y figure : il ne peut s’agir de l’appendice d’un lion ou d’un léopard héraldique ; il y a peu de correspondances anatomiques avec un équidé. Reste la possibilité d’un canidé : aucun chien héraldique n’est répertorié aux alentours du Diois, autre que le lévrier dont la queue est fine et relevée. Celle des loups, comme celui des Agout de Sault très présents en Diois et Trièves, est épaisse et en panache. Ne reste que l’appendice d’un renard, qui forme les armes parlantes de cette famille du Diois, laquelle apparaît à Die au milieu du XIIIe siècle avec une propriété au quartier de Chastel (Chevalier 1888, 448). Bontoux Reynard est drapier en 1293 lorsqu’il représente avec André Faure les bourgeois de Die durant une négociation avec l’official de l’évêque (Chevalier 1896, 109 & 117, note), mais le censier de la famille date de ces dernières années du XIIIe siècle et c’est la maison de Bontoux qui est choisie, à Die, pour abriter la signature d’une alliance entre le Dauphin et d’autres seigneurs en 1298 (Chevalier 1896, 126). On retrouve cette famille à Die tout au long du XIVe siècle, alors qu’ils côtoient les Perdrix et les Faure dans les décisions municipales : Guillaume Reynard est syndic en 1412, Guillaume Faure l’est en 1415 (Chevalier 1896, 355) et ces familles se retrouvent, avec les Perdrix, dans les négociations de 1432 et 1441. Eynard Reynard, châtelain épiscopal de la Bâtie en Vercors, accompagne Guigues Faure, procureur fiscal épiscopal, lors d’une enquête sur un moulin à Vassieux en 1429 (Fillet 1888, 163). Ils jurent fidélité au dauphin Louis en 1450 et ce dernier prend une maîtresse dans la famille : Félize Reynard. Elle sera récompensée de ses services lorsque, veuve vers 1461, elle conserve la châtellenie de Beaumont-en-Trièves de feu son mari et s’en voit attribuer une nouvelle avec la Mure-Mathésine ; sa fille Jeanne est légitimée en 1466 le jour de son mariage avec un autre bâtard de Louis (Chevalier 1909, 9, note). Les Reynard et les Faure continuent de se côtoyer durant la seconde moitié du XVe siècle ; s’il ne nous a pas été possible de trouver le mariage entre Reynard et Faure qu’implique le blason peint sur l’un des closoirs du plafond, on notera l’union, dans ce même laps de temps, de noble Guillaume Reynard seigneur du Cheylard avec Anthonie d’Hostun (Chevalier 1909, 8, note). Ces différentes proximités poussent à préférer l’identification de ces armes aux Reynard plutôt qu’aux Agout, de noblesse plus ancienne et, surtout, beaucoup plus provençale au XVe siècle.


Les Urre (L1T2)

Originaire d’Eurre, leur fief éponyme dès le XIe siècle (Rivoire 1867, 753), cette famille, possessionnée dans la moyenne vallée de la Drôme, porte généralement d’argent à la bande de gueules chargée d’une (ou plusieurs) étoile(s), lesquelles peuvent être d’or ou d’argent. Pierre d’Urre est chanoine de la cathédrale de Die en 1183, lors du partage des terres du Trièves entre l’évêque et le chapitre (Chevalier 1888, 225) et est témoin de la confirmation de la donation de terres par Hugues d’Aix, gendre du comte de Die Isoard II, au monastère de Durbon en 1191 (Chevalier 1897, 48). La famille reste fidèle à l’évêque lors des nombreux conflits entre ce dernier et les comtes de Valentinois et Diois entre la fin du XIIIe et le début du XVe siècle. Ils possèdent une parerie en Vercors, à Vassieux, entre 1328 et 1349, qu’ils cèdent aux Artaud-Montauban avant la fin du XIVe siècle (Fillet 1888, 164 & 174). Bertrand d’Urre est chanoine de Die lors de la renégociation de la charte de 1441, où il côtoie les représentants des familles Faure, Reynard et Perdrix, avant d’être élu doyen du chapitre en 1447 (Chevalier 1896, 359 & 409). Il le reste jusqu’en 1464 (Chevalier 1896, 433), année où un autre membre de la famille prend beaucoup d’importance : François, pour services rendus, reçoit du Dauphin de nombreuses seigneuries dans la vallée de la Drôme et aux portes du Diois (Chevalier 1896, 422 & 562). Une seule alliance est répertoriée entre les Urre et les Faure, lorsqu’Antoine de Faure-de-Vercors épouse Louise d’Urre dans le courant du XVIe siècle (Saint-Allais 1876, 99-103). Si l’identification de ces armes au plafond des Faure est avérée, une autre alliance a dû se produire avant la fin du XVe siècle, peut-être avec une fille d’une branche cadette de la famille qui en a brisé les armes, transformant les étoiles en quintefeuilles [5].


Les Hostun (L4T6)

D’une famille de seigneurs éponymes, Lambert se reconnaît homme-lige du Dauphin en 1262 (Allard 1864, II, 26) et Jean comme Antoine combattent à Varey en 1325 dans les troupes du comte de Valentinois (Chorier 1672-2, 249 & 251 ; Allard 1864, I, 224, 664, & II, 734). C’est comme garant de ce comte qu’on retrouve Lantelme d’Hostun face aux garants de l’évêque, Jean Reynard et Jean et Guillaume d’Urre, lors de la signature de l’acte d’indivision de la ville de Crest en 1332 (Chevalier 1896, 198). Les Hostun ont des possessions sur les contreforts occidentaux du Vercors et finissent par en hommager une partie – celle qui dépendait des comtes de Valentinois – aux évêques de Die en 1396, hommage renouvelé en 1441 et en 1475 (Fillet 1888, 175 ; Chevalier 1896, 250). Anthonie d’Hostun est l’épouse d’Antoine Bolomier lorsque celui-ci fait hommage au Dauphin en 1450 (Chorier 1672-2, 445) puis, devenue veuve, Anthonie se remarie avec Guillaume Reynard du Cheylard (Allard 1864, I, 164 ; Chevalier 1909, 8 ; Aubert 1774, 112). Une transaction ou une alliance entre les Urre et les Hostun amène ces derniers à posséder, au plus tard début XVIe siècle, les péages de Quint et de Pontaix (Chevalier 1909, 68). Nous n’avons pu trouver le mariage qui explique la présence des armes des Hostun associées à celles des Faure, cependant le voisinage entre les deux familles est attesté dans le Diois, notamment dans le Vercors, dès la fin du XIVe siècle. Une identification alternative de ces armoiries en inversant les couleurs, d’or à la croix dentelée de gueules, correspond aux armes du chapitre cathédral de Die. Il ne nous semble cependant pas possible, au sein d’un armorial présentant manifestement des alliances familiales, de faire figurer un chapitre dans ces écus partitionnés.


Les Passeat (L2, T2 et T6)

Cette famille semble originaire de St-Maurice en Trièves, où un notaire de ce nom rédige un acte d’hommage en 1352 (Terras 1961, 79). Par la suite [6], Jean est officier delphinal au Percy en Trièves en 1458 (Allard 1864, I, 469), puis Antoine est écuyer vers 1516 au Monestier de Clermont (en Trièves) et Jean est témoin en 1579 d’un héritage seigneurial à St-Maurice (Terras 1961, 23 & 27), avant de prétendre de 1587 à 1589, sans succès, au prieuré de La Mure (Pilot de Thorey 1996, 14). Au XVIIe siècle, la famille porte d’azur à la croix d’argent cantonnée de quatre fleurs de lis d’or (Allard 1864, II, 308 ; Rivoire 1867, 496). Dans la documentation disponible, plusieurs rapprochements peuvent être faits entre cette famille et les Faure. D’abord comme voisins : en 1458, Antoine et François Faure sont aussi officiers delphinaux en Trièves, mais à Clermont (Allard 1864, I, 470). Mais surtout, un bréviaire enluminé du XVe siècle conservé à Grenoble est aux armes des Faure et des Passeat, répétées dans un écu mi-parti et un autre écartelé, ce dernier portant en abîme un écu d’or au cor de chasse de sable lié de même, attribué aux Savines (Fournier et al. 1889, n° 134 p. 51) [7]. Ce même écartelé avec abîme, dans une version XVIe siècle, est sculpté sur une plaque de marbre conservée au musée de Die (fig. 5) et représenté sur la clé de la voûte sommitale de la tour d’escalier d’une maison canoniale de la rue St-Vincent, à Die (fig. 6). Il figurait sans doute au-dessus de l’entrée de la même maison, mais a été effacé (fig. 7) Si l’union à l’origine de cette alliance n’a laissé aucune trace qui nous soit parvenue, elle est suivie par deux autres mariages dans les premières décennies du XVIIe siècle, celui de Jeanne Passeat avec Antoine (Faure ?) seigneur de Claret (Allard 1864, II, 308) et celui d’un autre Antoine Faure avec Antoinette de Passeat (Chorier 1672-S, 157).


Les armes équipolées

Comme l’un des deux Passeat, ce blason non identifié présente la particularité de ne pas être partitionné avec les armes des Faure. L’équipolé le plus connu dans la région est celui des comtes de Genève, dont la présence sur ce plafond de petite noblesse dioise trouverait difficilement une explication. Il en est de même de la majorité des 35 occurrences présentes dans l’armorial de Rietstap, trop éloignées géographiquement [8]. Il ne reste que quelques familles susceptibles, sinon d’avoir été alliées aux Faure, du moins d’avoir été en rapport avec le Dauphiné au XVe siècle : les Alleman, Mörsberg, Du Pont, Rabutin, St-Priest, Salornay et les Truchet.

– Les Alleman du Comtat-Venaissin portent écartelé, au 1 & 4 d’azur à trois bandes d’or et au 2 & 3 d’or équipolé de quatre points d’azur (Rietstap 1861, 40) et semblent être une branche de la pléthorique famille des Alleman du Dauphiné, rameau dont la seule liaison connue avec la vallée de la Drôme est une union avec les Urre à Carpentras au XVIIe s. (Rivoire 1867, 754).

– Les Mörsberg de Haute-Alsace portent d’argent équipolé de gueules (Rietstap 1861, 731). Bien que très éloignée du Dauphiné, cette famille au nom francisé en Morimont a eu des rapports avec l’entourage du dauphin Louis lorsque Pierre de Morimont prend une part active en 1444 à une négociation avec les Armagnacs, alliés du Dauphin (Bischoff 2008, 346-347), mais il n’est guère envisageable qu’un Faure de Vercors ait pu être intégré à la suite delphinale avant 1450.

– Une des familles Du Pont citées sans origine géographique par l’Armorial général porte de cinq points d’argent chargés chacun d’une aiglette de sable, équipolés de quatre points d’azur chargés chacun d’un cor de chasse de sable lié de gueules (Rietstap 1861, 828, 13e). Des rapaces sont bien présents, comme à Die, aux quatre cantons de l’écu ; le cor de chasse rappelle également celui de l’écu brochant des armoiries Faure à l’extrême fin du XVe siècle. Cependant, une absence totale de mentions pertinentes d’une telle famille en Dauphiné, tant chez Chorier et Allard que dans l’Armorial du Dauphiné, restreint sensiblement les possibilités de mise en relation entre les deux familles.

– Les Rabutin, de Bourgogne, portent d’or équipolé de gueules (Rietstap 1891, 853). L’histoire de cette famille, écrite par le Comte de Rabutin-Bussy au XVIIe s., décrit des chevaliers et écuyers très bourguignons, qui ne quittent la cour ducale pour rejoindre la cour royale que dans la seconde moitié du XVe s., auprès notamment de Charles VIII et Louis XII (Beaune 1866, 15-43).

– Un Ponce de Saint-Priest est actif en Valentinois et Diois à la fin du XIIe et au début du XIIIe s. (CIFM 16, n°5 p. 108-109 ; Chevalier 1888, 290-291& 470), mais rien ne permet de le rattacher à l’une ou l’autre des familles de ce nom connues plus tard en Dauphiné et en Forez. L’Armorial du Dauphiné met en garde contre cette confusion, seule la famille forézienne portant « échiqueté d’or et d’azur de 9 points » (Rivoire 1867, 607), autrement dit équipolé (Rietstap 1891, 918).

– Les Salornay, du Mâconnais, portent de gueules équipolé d’or (Rietstap 1861, 922). Une unique référence permet un rattachement de cette famille avec le Dauphiné, Etienne de Salornay faisant en 1352 hommage de possessions delphinales au roi de France (Allard 1864, I, 656), implantation qui ne semble pas avoir duré.

– La famille de Truchet, du Vivarais, porte de gueules équipolé d’argent (Rietstap 1861, 1055) et étend ses alliances au XIVe s. de part et d’autre du Rhône dans le comté de Valentinois, sans toutefois atteindre le Diois. Il est tentant de les rapprocher des Truchier, à l’écu d’argent (ou d’or) équipolé de gueules, signalés début XVe s. en Tricastin (Rivoire 1867, 749), manifestement nobles depuis le début du XVIe (Lacroix 1901, II, 58-59), mais pour lesquels des possessions seigneuriales ne sont mentionnées dans la Drôme qu’à partir du XVIIe s. (Brun-Durand 1891, s.v. Bâtie-Côte-Chaude, Beaufort, peut-être Gigors, et Montaulieu). Les uns comme les autres ne font pas partie de la société aristocratique locale au milieu du XVe siècle.

– Enfin, l’un des successeurs – non direct – de Jourdain Faure-de-Vercors (†1473) à la tête de l’abbaye de Saint-Jean d’Angely (Charente-Maritime), Martial Formier, porte en 1479 écartelé aux 1 et 4 d’or, aux 2 et 3 à cinq points d’or équipolés de quatre de sable et une bande de gueules brochant le tout (Lecler 1894, 112). Là encore, comme pour les précédents, la relation est trop ténue pour expliquer la présence d’un motif équipolé sur le plafond de Die.

Une recherche rapide à partir des volatiles apparaissant aux quatre cantons de l’écu permet d’ajouter deux familles à cette liste. Les Sautereau, de Moirans, portent d’azur à la croix d’or cantonnée de quatre éperviers d’argent mais reste sans rapport direct avec le Diois (Rivoire 1867, 686-689). Les Allégret, grenoblois anoblis en 1654, de gueules à la croix d’or cantonnée de quatre colombes d’argent, apparaissent dans l’Armorial à la fin du XVIe siècle (Rivoire 1867, 7-8) mais un dom Claude de ce nom est signalé comme prêtre au prieuré St-Maurice de Die en 1452 et 1457 (Chevalier 1896, 408 & 414). Rien ne permet cependant d’assurer qu’il s’agit de la même famille. En définitive, aucune de ces armes équipolées ou ornées de volatiles n’explique celles représentées sur ce plafond.

En tenant compte du caractère local des alliances mises en valeur sur le plafond de Die, il reste à explorer une possibilité plus aventureuse sur le plan héraldique, mais pouvant sembler plus logique sur le plan local.

Huit chefs de familles nobles de Die prêtent en 1450 serment devant le Dauphin lors de la soumission du comté épiscopal du Diois : Jean Artaud pour Aix [9] et un autre Jean Artaud pour Beaumont, Aynard Reynard pour St-Dizier, Ozias Jonin pour les Pennes, Guigues, Guillaume et Hugues Faure pour le Vercors, et Arnaud de Rosans pour Bonneval (Chorier 1672-2, 445 ; Chevalier 1896, 380). Quatre d’entre eux, les trois Faure et le Reynard, sont déjà représentés sur l’armorial du plafond. Trois autres n’y figurent pas : le château des Artaud comme les lévriers affrontés des Jonin en sont absents. Reste les Rosans.

– Les Rosans sont originaires des Baronnies et portent échiqueté d’argent et de sable (Allard 1864, II, 507-508) ; ils sont inféodés au Dauphin au début du XIIIe siècle (Allard I, 18, 514, 606 ; II, 519), puis la famille étend ses possessions vers le nord et dès 1256 Perceval et Jourdan rendent l’hommage à l’évêque de Die pour des possessions à Valdrôme, Establet, Saint-Dizier, Piégu et Rottier (Chevalier 1896, 70). Cette implantation en Diois peut expliquer en partie qu’en 1292 noble Jean de Rosans soit courrier de l’évêque de Die (Chevalier 1896, 102). De son côté, Jordan rend l’hommage au Dauphin en 1282 pour la Baume-des-Arnauds (Rivoire 1867, 638), et c’est sans doute le même qui est témoin en 1291, puis garant en 1292 de l’éphémère soumission de la baronnie de Mévouillon à l’évêque de Die (Chevalier 1896, 100 & 103). Bien qu’il subsiste dans la documentation consultée un hiatus important que l’hommage d’Amédée de Rosans pour Rottier en 1354 (Chevalier 1896, 244) est insuffisant à combler, on remarque que Saint-Dizier, seigneurie dioise des Rosans mi-XIIIe siècle, l’est aussi des Reynard en 1441 (Chevalier 1896, 359) et que la Baume-des-Arnauds, seigneurie delphinale des Rosans fin XIIIe, l’est aussi des Perdrix en 1444 (Allard 1864, II, 315). Ce faisceau d’éléments est loin de suffire à étayer l’hypothèse d’une version très remaniée des armoiries des Rosans sur le plafond des Faure-de-Vercors – même si un équipolé n’est autre qu’un échiqueté de trois traits – mais cette piste nous semble demeurer la plus intéressante.

La répétition des armes des Passeat sur ce plafond du hall, dans une version écartelée avec les Faure et dans une version mi-partie, ajoutée au fait que cette seconde apparition est associée, non avec les Faure mais avec une autre famille non identifiable, laisse penser que cette famille Passeat est celle qui est mise en exergue lors de l’installation de ce plafond (fig. 8). On notera à cet égard que ces deux écus, de part et d’autre de celui portant uniquement les armes des Faure, occupent la première ligne d’armoiries visibles en venant de l’extérieur : ce choix indique très probablement, là encore, une volonté de mettre cette alliance en valeur.

Dans le même ordre d’idées, les Hostun et probablement les Urre, les deux familles seigneuriales les plus importantes de cet armorial, occupent également une position prépondérante sur ce plafond, chaque écu étant placé –dans le sens de lecture– à gauche de sa ligne (la place du cœur, position honorifique) [10]. Les Urre sont associés aux scènes de chasse, sans qu’il soit pour autant possible d’interpréter cette information. En revanche, il n’est sans doute pas anodin que la famille Passeat soit accolée aux scènes de morisque, ce qui renforce encore la possibilité que ce plafond soit à associer à un mariage.

Fig. 8. Restitutions de l’ensemble des écus (c) J. Planchon


La date du plafond

L’étude du style et du détail des décors du plafond du hall des Faure-de-Vercors le place dans le courant du XVe siècle. Aucune des alliances illustrées sur ce plafond n’étant précisément datée, la seule indication pertinente semble bien être la présence répétée des armes des Passeat. Le bréviaire conservé à Grenoble montre que cette alliance est déjà effective à la fin du XVe siècle, assortie en abîme d’un écu portant un cor attribué aux Savines (supra) [11]. Toutefois, un cor d’or est également présent au XVe s. sur le champ de gueules des armes des Rolland, du Grésivaudan, dont la branche d’Argenson s’éteint en Gapençais mi XVIe s. (Allard 1864, II, 502). Ces deux familles sont donc présentes à l’ouest du Gapençais au XVe s., la première à Veynes où elle s’éteint vers 1420, l’autre subsistante à Argenson. Les couleurs des armes du bréviaire (d’or au cor de sable) ne correspondent pas plus à l’une qu’à l’autre. Faute de certitudes et en tenant compte de l’extinction des Savines chez les Auriac, lesquels ne restent pas présents à Veynes, c’est sans doute vers les Rolland qu’il faut chercher une alliance avec les Faure, sachant en outre qu’Argenson, en haut Buëch, est très proche du Diois.

Cependant, sur le plafond de Die, les armes au cor ne sont pas encore associées à celles des Passeat ou des Faure : l’alliance entre ces deux dernières familles est donc effective avant l’arrivée des Rolland dans l’équation, ce qui implique qu’une génération au moins sépare ces deux alliances successives. Si l’on place le mariage Rolland dans la décennie 1490 (donc contemporain du bréviaire), le mariage Passeat ne peut être postérieur aux années 1470.

Dans le sens inverse, l’écu du plafond qui porte les armes des Faure et des Perdrix indique qu’une alliance entre ces deux familles a déjà eu lieu. La dernière en date se produit en 1453, ce qui pourrait donner un terminus post quem à la mise en place de ce plafond, mais nous avons vu (supra) qu’il pouvait y avoir eu d’autres alliances antérieures. Toutefois, il reste possible de parier que c’est bien à cette union – qui se produit au moment où les Perdrix accèdent à une véritable reconnaissance de noblesse – que ces armes font allusion.

En fonction de ces éléments, proposer de placer la conception de ce plafond entre les années 1453 et 1480 nous semble une hypothèse acceptable.

Un détail du plafond de l’étage de la maison Faure-de-Vercors est susceptible d’apporter quelques précisions. L’un des closoirs présente, sur le château arrière d’une nef maritime, un écu écartelant les armes de la famille des Poitiers, d’azur à six besans d’argent, au chef d’or (fig. 9), avec un émanché d’argent et de sable, portant sur le tout l’écu de l’église de Die (de gueules à la croix d’argent). Ce blasonnement ne laisse qu’une possibilité : seul Louis de Poitiers, nommé vers 1445 prévôt du chapitre de Valence et qui prend en 1448 la succession de son oncle Jean de Poitiers à la tête des diocèses de Die et de Valence, peut associer aux armes familiales celles de l’église et celles de sa mère, une Ruffo [12]. Le plafond de l’étage a donc été mis en place au cours de l’épiscopat de Louis, entre 1448 et 1468.

Fig. 9. Armes de l’évêque Louis de Poitiers (c) J. Planchon

Une expertise dendrochronologique effectuée sur ce plafond par Archéolabs en avril 2007 apporte d’importantes informations. Sur 11 échantillons traités, tous en sapin, deux périodes d’abattage sont représentées : automne-hiver 1450-1451 pour une lambourde de plafond, et entre 1454 et 1460 pour les planches, solives et solives de rive (Dormoy 2021). Il semble que la structure maîtresse du plafond ait été réalisée avec des bois d’abattage plus ancien, alors que les solives et les planches proviennent de bois d’abattage plus récent. Il serait cependant imprudent d’en tirer des conclusions sur une mise en œuvre en deux phases de ce plafond, les constructeurs ayant pu faire des choix entre bois secs et bois « verts » en fonction de considérations qui nous échappent mais pouvant être tant logistiques (approvisionnement) que structurelles (résistances différentes au fléchissement en fonction du séchage, par exemple). En outre, l’ensemble ne s’échelonne que sur une dizaine d’années.

Ces éléments nouveaux permettent de resserrer la fourchette chronologique aux années 1460-1468 pour l’étage et, par extension, pour l’ensemble des deux plafonds [13].


Conclusion

Comme nous l’avons vu, c’est probablement à l’occasion d’un mariage entre les familles Faure-de-Vercors et Passeat que le plafond du hall d’entrée de la maison est décoré, dans le troisième quart du XVe siècle. Il célèbre à la fois cette alliance, mais également le mode de vie aristocratique confirmé par le récent hommage fait par la famille au Dauphin, tout en mettant en valeur les alliés de la famille [14]. C’est à la même époque, dans la décennie 1460, qu’est également décoré le plafond de l’étage, plus privatif. Sans qu’il soit en l’état possible d’affirmer que ces deux plafonds ont été décorés en même temps, la coïncidence est pour le moins frappante.

Bien que l’alliance et l’hommage des premières années de la décennie 1450 puisse représenter un motif suffisant pour procéder au réaménagement d’une maison, d’autres considérations peuvent entrer en jeu. À cet égard, il est intéressant de relier ce réaménagement à un contexte plus large, conséquence d’un événement survenu quelques années plus tôt.

C’est en effet le 19 août 1443 que se produit dans le Diois l’effondrement d’un pan de montagne, en amont de Luc-en-Diois, qui coupe la vallée, ainsi que la rivière Drôme et la route qui y circule (Bois 2012, 13). On peut tenir pour acquis que cet effondrement est provoqué par un séisme, dont les traces sont visibles dans le mur oriental de la nef de la cathédrale (Bois, Ratz 2008, 162-163) et dont les conséquences justifient la réfection du clocher-porche, achevé par un aménagement provisoire faute de finances avant 1480 (Chevalier 1896, 469) [15]. Il est difficile de mesurer l’ampleur de ce séisme, cependant force est de constater que les exemples de bâtiments antérieurs à la seconde moitié du XVe siècle sont excessivement rares à Die, alors que de très nombreux édifices conservent des vestiges attribuables à la fin de ce siècle et aux époques ultérieures. Dans ces conditions, il reste envisageable qu’un séisme ayant provoqué l’effondrement du clocher de la cathédrale ait également affecté une maison située à une centaine de mètres de là, justifiant ainsi amplement la mise en œuvre d’un réaménagement général.

Dans la même optique, le séisme ayant durablement provoqué la coupure de la route qui, depuis toujours, assurait une circulation transversale entre Rhône et Alpes en direction de l’Italie, a certainement eu sur l’économie locale des répercussions qui ne sont évidemment pas étrangères à l’abandon, par l’évêque de Die et de Valence, de sa souveraineté entre les mains du Dauphin en 1450. C’est cet abandon qui a permis à la petite noblesse locale d’élargir son horizon au Dauphiné ainsi qu’à l’ensemble du royaume et, paradoxalement, de prospérer en cette fin de XVe siècle.


Notes

[1] Conservateur du musée d’histoire et d’archéologie de Die et du Diois, membre associé au laboratoire ArAr / UMR5138.

[2] Restaurateur, Atelier Techné-Art, Jaillans (Drôme).

[3] Pour une description générale des décors du rez-de-chaussée et de l’étage de cette maison, voir Planchon, Ollier à paraître. Sur l’historique de la famille, voir Planchon 2020.

[4] Nous avons relevé 33 occurrences d’une aigle éployée en Dauphiné. Trois nous semblent susceptibles de retenir l’attention : Bernard de Brion, qui porte de gueules à l’aigle bicéphale d’or, est témoin de l’hommage delphinal de l’évêque de Valence et Die en 1450 (Chevalier 1896, 379) ; les Vienne, bourguignons portant de gueules à l’aigle d’or, ayant fourni un gouverneur au Dauphiné en 1370 (Allard 1864, I, 558 & II, 768), y reviennent avec François qui rend l’hommage épiscopal pour Divajeu en 1475 après avoir acquis cette terre valentinoise des Urre (Chevalier 1896, 446) ; les Méérie portent d’argent à l’aigle de sable becqué et patté de gueules, sont référencés en Royans en 1447, mais combattent en 1523 et 1524 dans l’arrière-ban du Dauphiné au titre du Valentinois et du Diois (Allard 1864, I, 484 & 75). En l’état, cette dernière piste nous semble le mieux correspondre aux armes présentes sur le plafond.

[5] C’est par exemple le cas des Martel, d’or à la bande de sable chargée de trois étoiles d’argent en Dauphiné et chargée de trois quintefeuilles d’argent en Savoie.

[6] On trouve un Henri de Passiat, barbier et chaussetier, parmi les 4 élus au consulat de Grenoble le 19 décembre 1423 pour l’année 1424 (Pilot 1845, vol. 3, p. 402), mais on peut douter qu’il s’agisse de la même famille.

[7] Sur cette attribution aux Savines, voir infra.

[8] Aguilar, Alvarez, Ginebra, Pedraza, Tarrega, Ulloa et Velasco en Espagne ; Anras au Tyrol ; Griffoni et Roche-Pouchin (Roche d’Athènes) en Italie ; Van den Hecke, Kampferbeke, Luesemans, Van Marken, Maupoint de Vandeul et Tacquenier, trop au nord (Flandre, Hollande, Brabant, Pays-Bas, Tournaisis, Hainaut) ; Schlegenberg en Silésie (Rietstap 1861, 32, 40, 43, 50, 427, 453, 492, 565, 659, 681, 689, 749, 797, 886, 942, 1024, 1027, 1062 & 1074) et, pour la France, La Roche-St-Hipolyte en Franche-Comté et les marquis de Verthamon en Limousin (Rietstap 1861, 886 & 1081), ainsi que Le Lyeur en Île-de-France et Champagne (Saint-Allais 1816, II, 314). Genève et apparentés : Nassau princes d’Orange, Du Prat en Auvergne et la Sardaigne (Rietstap 1861, 418, 746, 836 & 926-927). Français sans province associée : Bazon [Aquitaine, xvie ?], Bermude, Brienne d’Athènes [xive s.] (Rietstap 1861, 97, 117 & 183).

[9] Ce même Jean Artaud de Montauban s’accorde en 1461 avec l’évêque par le biais du procureur fiscal, Chabert Faure-de-Vercors, sur les limites de leurs seigneuries respectives sur le plateau de Solaure (Keller 2020, 2-3).

[10] Selon l’hypothèse que la partie sud de ce plafond aurait disparu lors d’un rétrécissement de cet espace (voir Planchon, Ollier à paraître), les Urre se retrouveraient en position centrale au-dessus de la porte de sortie du hall.

[11] Les Savines, de sinople au cor d’or, sont seigneurs éponymes et coseigneurs de Veynes. Les armes de cette famille, passées en partie chez les Lafont en 1383 (Rivoire 1867, 238) qui les portent brièvement, sont reprises tout aussi brièvement par les Auriac chez lesquels la famille s’éteint définitivement vers 1420 (Allard 1864, II, 598). Il ne nous est pas apparu pertinent de proposer une alliance des Faure avec les princes d’Orange.

[12] Polixène de Ruffo, baronne de Sérignan au Comtat-Venaissin, est la seconde épouse de Louis de Poitiers père de Louis évêque (Anselme 1726, 202).

[13] Une série d’écus est peinte sur des baguettes du plafond du couloir nord de la maison. De lecture et d’interprétation difficile, ils n’ont pas été intégrés à la présente étude.

[14] L’absence des armoiries épiscopo-comtales et delphinales sur ce plafond argumente l’hypothèse d’une amputation d’une partie du hall entre le xvie et le xviiie siècle. Planchon, Ollier à paraître

[15] Le provisoire a duré jusqu’en 1933, date de la reprise des travaux et de la finition du clocher par J. Formigé.


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