Séminaire : « La imagen medieval en el presente : los retos de la restauración », Universitat Rovira i Virgili, Tarragona, 17 et 24 novembre 2021

Mercredi 17 et 24 novembre se tiendront les deux séances du séminaire « La imagen medieval en el presente : los retos de la restauración », coorganisé par Hugo Chatevaire (EPHE-URV-Casa de Velázquez, RCPPM), Voravit Roonthiva (URV) et Maria del Mar Valls (URV). Ces deux journées feront la part belle aux plafonds peints, qui seront l’objet de plusieurs communications par des membres et collaborateurs de la RCPPM.

Présentation du séminaire :

L’image médiévale comme objet au cœur des rapports sociaux

L’image au Moyen Âge est inséparable du support qui porte les motifs peints ou sculptés. Qu’il s’agisse d’éléments architecturaux (charpentes, voûtes, murs, colonnes, …), d’objets de dévotion (retables, livres d’heures,…), de mobiliers (miséricordes, coffres, tables, …), la matérialité des images, tout comme le lieu qui les accueille, est essentielle pour comprendre la fonction de l’iconographie médiévale. Ainsi un même motif n’a pas la même fonction selon s’il se situe dans la nef d’une église, dans une salle d’apparat aristocratique, sur un mur ou sur une charpente. Il s’agit de comprendre l’image comme un signe qui agit dans les rapports sociaux et dans un contexte, et non seulement comme un signe esthétique désincarné ou un symbole auquel est attaché un sens fixe et immuable. Entre des fonctions de protection, de valorisation sociale, de sacralisation, d’intercession, de moralisation, d’éducation, chaque image agit dans la société au présent.

Une actualisation permanente de l’image médiévale

L’image et sa puissance ne disparaissent pas avec l’époque qui les a produites. La société qui les conserve, qui choisit de les restaurer, de les valoriser et de les promouvoir, de les mettre en scène dans l’espace public, ou au contraire de les cacher ou les oublier, réinterprète ces images, les actualise à l’aune des enjeux contemporains. A ce titre, dans nos sociétés contemporaines le rapport au Moyen Âge est signifiant et sans cesse mouvant, entre identité nationale fantasmée, rejet d’une époque « obscurantiste » comme miroir noir de notre propre modernité « progressiste », ou nostalgie d’une époque « enchantée » avant la froideur de la modernité industrielle. Le choix de restaurer une image médiévale est donc un acte scientifique qui se situe au centre d’enjeux bien souvent politiques. La restauration est tendue entre deux actualités, la fidélité scientifique face à l’actualité de l’image au moment où elle fut produite, et la volonté de rendre présent ces images oubliées en les valorisant selon des modalités et des enjeux contemporains. C’est sur cette tension inhérente à la restauration que cette journée d’étude veut réfléchir.

Restaurer pour connaître

La restauration, de par sa précision technique et scientifique, est un outil de savoir central et essentiel. Elle est un préalable nécessaire à toute étude rigoureuse de l’iconographie. Elle implique une analyse précise de sa conservation, des différentes interventions qu’elle a connues, des matériaux et pigments utilisés, de la mise en place d’une nomenclature. Tous ces éléments sont précieux pour dater, contextualiser l’œuvre, comprendre le processus de sa création, bref pour comprendre au mieux l’image dans l’actualité de sa création. C’est pourquoi par la présentation et l’étude de diverses restaurations sur une variété de support nous voulons mieux comprendre et partager les bonnes pratiques de la restauration, et associer de manière toujours plus fructueuse le restaurateur, l’historien de l’art, l’historien et l’archéologue.

Restaurer pour rendre présent

Au travail de restauration comme production du savoir nous voulons associer des réflexions sur la manière dont elle actualise pour le présent les images médiévales. A partir du XIIe siècle, le mot prend le sens en architecture de « remettre dans un état antérieur ». Nous voulons étudier lors de cette journée les différents choix de restauration, entre fixation de l’état dans lequel l’image a été découverte, recréation interprétative de son état originel, ou plus radicalement réinvention plus arbitraire et anachronique qui masque l’image originelle. Tous ces choix doivent être contextualisés à l’aune des enjeux parfois politiques des programmes de restaurations, et être complétés par une analyse de la manière dont ces images sont ensuite exposées, valorisées et promues, ou au contraire oubliées. Nous voulons ainsi mieux comprendre comment cet outil du savoir qu’est la restauration contribue également à redonner aux images médiévales un pouvoir de médiation dans notre société.

Informations pratiques :

Tarragone, Universitat Rovira i Virgili, Facultad de Letras (Campus Catalunya)

Mercredi 17 novembre : 11h-17h30
Mercredi 24 novembre : 9h-18h45

Pour assister au séminaire en distanciel, contacter : hugo.chatevaire@orange.fr

Programme

Affiche

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