Communication : Delphine Grenet, Maud Pérez-Simon, « Scènes « non courtoises » en intérieur domestique », colloque Avisa, Université de Versailles-Saint-Quentin, 10 décembre 2021

À l’occasion du colloque « Écrire l’histoire du harcèlement sexuel sur la longue durée : Nommer, dénoncer, représenter, mettre en image ou en musique », qui se tiendra les 9 et 10 décembre à l’Université d’Évry Val d’Essonne et à Université de Versailles-Saint-Quentin, Delphine Grenet (Sorbonne Université) et Maud Pérez-Simon (Université Sorbonne Nouvelle) interrogeront les images de harcèlement sexuel sur les charpentes peintes médiévales. Ce colloque fait partie du projet de recherche AVISA, plateforme bilingue pour une recherche pluridisciplinaire sur le harcèlement sexuel portée par Huma-Num. 

Argumentaire :

Les plafonds peints médiévaux bénéficient depuis une vingtaine d’années d’un regain d’intérêt de la part des chercheurs et chercheuses. Support encore mal connu du décor domestique des élites urbaines, ces charpentes offrent une multitude d’images nouvelles, composées de signes individualisants comme l’héraldique et d’une iconographie proche des marges des manuscrits (créatures du bestiaire, hybrides, scènes de la vie quotidienne, scènes grotesques ou scatologiques). Parmi les scènes dites « courtoises », représentant des couples, certaines alertent notre vigilance sur la question du consentement. Baisers contraints, attouchements insistants, gestes invasifs de la part des hommes, auxquels les femmes tentent de se soustraire. Mais pourquoi représenter de telles images dans sa demeure ? À qui le message s’adresse-t-il ? Pour essayer de les comprendre, il est nécessaire de les replacer dans l’économie globale du décor, mais également en lien avec les autres objets de la maison porteurs d’images tels que les coffres ou les valves de miroir. Dans certains plafonds, ces images semblent s’intégrer à une réflexion globale sur le statut des femmes et sur les rapports entre les sexes. On peut aussi imaginer un jugement moral, ces images étant susceptibles d’être interprétées comme une litote du viol. Peut-on encore parler d’urbanisation du harcèlement sexuel par les élites, en lien avec la domination masculine qui s’arroge la relation au pouvoir ? L’apport de sources littéraires comme juridiques permettra de mettre en perspective ce corpus encore inédit.

Informations :

9 décembre Université d’Évry Val d’Essonne
Amphi 3 • 2 rue du facteur Cheval • 91000 Évry Courcouronnes

10 décembre Université de Versailles-Saint-Quentin
Auditorium de la BU • 45 Boulevard Vauban • 78280 Guyancourt

Entrée gratuite, inscription obligatoire
Colloque accessible à distance (ZOOM)

Programme avec liens ZOOM
Plus d’informations sur le site AVISA

Vous aimerez aussi...