Dépose et analyses des plafonds peints au bestiaire, Musée de La Cour d’Or–Metz Métropole

Les plafonds au bestiaire peint de la seconde moitié du XIIIe siècle découverts à Metz à la fin du XIXe siècle sont présentés depuis près de 40ans dans trois salles du parcours médiéval consacrées au décor des intérieurs civils messins de la fin du Moyen Age (cf.notice du plafond). Depuis le 25 juin 2012, ils ont entièrement été déposés et dépoussiérés pour être stockés en réserve durant tout l’été, à l’occasion de la réfection des sols endommagés depuis l’hiver 2010 (fracture causée par l’absence de joints de dilatation lors de l’aménagement de la salle dans les années 1980).

La programmation de ces travaux a offert l’opportunité d’étudier de manière approfondie ces plafonds peints qui n’ont été jusqu’alors que partiellement examinés. Pour la publication de son ouvrage en 2007 intitulé L’étrange bestiaire médiéval du musée de Metz : un poisson dans le plafond, Jérôme Fronty n’avait obtenu qu’une analyse dendrochronologique partielle des plafonds de la rue Poncelet. En effet, seule une trentaine de planches sur 280 était accessible. Aujourd’hui, avec la dépose entière de ces ensembles qui permet une accessibilité inédite aux planches en chêne, le Laboratoire d’étude et de datation du bois par dendrochronologie de Besançon (LeB2d) va intervenir sur l’intégralité de l’œuvre courant juillet. Dès lors, il sera certainement possible de resserrer davantage la date d’abattage du bois qui a servi à la mise en oeuvre de ces ensembles (actuellement située entre 1220 et 1241), peut être d’en définir la provenance, les outils utilisés et la qualité d’exécution du système d’assemblage grâce à l’étude tracéologique.

L’accessibilité totale aux planches des plafonds peints est une opportunité unique dans son histoire. Elle va permettre de réaliser, dans le courant de l’été, une campagne photographique en haute définition de chaque planche. Une fois l’ensemble des éléments relevé, photographié, détouré et mis à l’échelle 1/20e (normes archéologiques) aux moyens de logiciels informatiques, il sera possible de reconstituer numériquement les plafonds peints et d’en restituer l’ordre médiéval. Il faut savoir que ces plafonds ont de nombreuses fois été déplacés. La succession de ces présentations muséographiques fait certes, partie de leur histoire, mais nous ne sommes plus certains, à l’heure actuelle, que leur ordre initial ait été conservé. Néanmoins, un relevé de l’architecte Wilhelm Schmitz effectué au moment de la découverte (1897) semble demeurer cohérent, et servira de base au travail de reconstitution.

                    

La réouverture des salles est prévue à l’occasion des journées du patrimoine (15-16 septembre 2012) et permettra de découvrir ou de redécouvrir cet ensemble majestueux, emblématique du patrimoine messin de la fin du Moyen Age.

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