Metz : plafond aux fleurs et poutres aux écus (16-18, rue de la Chèvre)

 

Plafond aux fleurs

Moins connu que les plafonds au bestiaire du XIIIe siècle ou le plafond aux armoiries du XIVe siècle, ce magnifique plafond peint probablement au XVe siècle fait également partie de l’exceptionnelle collection messine. Plus simple dans sa réalisation graphique, il méritait tout autant d’être mis en valeur selon Gérald Collot, conservateur du Musée de Metz entre 1957 et 1987, qui a choisi de le présenter de façon à ce qu’il recouvre à lui seul l’intégralité de l’une des salles du parcours médiéval. Les quatre poutres exposées dans la salle suivante, aux motifs de rinceaux et d’écus, provenaient d’un autre étage de la même maison messine. Ce plafond, totalement inédit, est actuellement en cours d’étude.

Informations pratiques :

Musée de  La Cour d’Or – Metz Métropole
2, rue du Haut Poirier, 57000 Metz, Tél : +33 (0)3.87.20.13.20        Fax : +33 (0)3.87.36.51.14
Internet : http://musee.metzmetropole.fr Courriel : musee@metzmetropole.fr

Ouvert tous les jours sauf le mardi :
Lundi, mercredi, jeudi, vendredi : 9h- 17h, Samedi et dimanche : 10h- 17h.

Horaires spécifiques du 9 mai au 17 septembre 2012 : 10h-18h.

Bibliothèque du Musée de La Cour d’Or – Metz Métropole
Ouvrages, périodiques et fonds documentaire en relation avec les collections du musée.
Consultation sur place, du lundi au vendredi, Sur rendez-vous au 03.87.20.13.29

Découverte et dépose :

Plafond aux fleurs et poutres aux écus, Kieffer L.

L’ensemble peint a été découvert sous un faux plafond de plâtre le 25 octobre 1967 lors de la démolition de la maison qui l’abritait, au numéro 18 rue de la Chèvre. Cette ancienne rue, au cœur de Metz, a été partiellement détruite pour laisser place au centre commercial Saint-Jacques lors des campagnes de rénovation urbaine qui sévirent principalement entre les années 1960 et 1980. C’est ainsi que les nombreuses maisons gothiques malheureusement détruites ont révélé ces chef-d’œuvres du Moyen Age. Déposé et transféré au Musée de La Cour d’Or, il s’intègre parfaitement au discours muséographique prévu par le conservateur, qui accordait une grande importance à l’architecture civile messine et au décor intérieur, la salle étant aménagée sur mesure pour accueillir le plafond.

Description :

– Plafond du Rez-de-chaussée :

Selon plusieurs notes manuscrites de monsieur Collot, nous savons que le plafond aux fleurs préservé dans sa quasi-totalité recouvrait une superficie non négligeable d’environ 60m² et qu’il prenait place au rez-de-chaussée de la maison. Son état de conservation remarquable nous permet d’apprécier la polychromie de l’époque, relativement restreinte ici puisqu’elle est composée d’ocres rouges, orangées, jaunes et de vert. Le bois utilisé pour sa fabrication est du résineux, probablement du sapin.

Le système d’assemblage est le même que pour les autres plafonds de la collection : des entrevous insérés les uns dans les autres par un système de rainures et de languettes (bouvetage, ici « en V ») formant un plancher sur lequel étaient chevillées les poutres massives qui traversaient la pièce de part en part.

Ces poutres, au nombre de treize, sont ornées sur leurs trois faces visibles d’une série de fleurs de couleurs différentes peintes au pochoir. Certaines d’entre elles sont en forme de soleils, d’autres encore sont composées de fleurs de lys. Les entrevous sont quant à eux décorés de rinceaux rouges travaillés avec finesse et dotés de feuilles alternativement rouges et vertes. Les fleurs peintes, également au pochoir, sont elles aussi de nature diverse

Ce plafond n’ayant pas encore bénéficié d’une étude dendrochronologique, nous ne connaissons pas sa datation exacte. Cependant, le style général de l’œuvre est proche des réalisations du XIVe ou du XVe siècle, notamment par l’utilisation de pochoirs pour les fleurs et par la finesse des rinceaux. De la même façon que pour la majeure partie des plafonds peints messins, le commanditaire de l’oeuvre et/ou le propriétaire de la maison ne sont actuellement pas connus.

– Poutres de l’étage :

Plafond aux fleurs et poutres aux écus, Kieffer L.

Les quatre poutres en chêne conservées ont été découvertes dans l’une des pièces situées au 1er étage. Elles sont ornées de rinceaux épais, d’écus et d’armoiries. Les écus, peints sur les faces latérales, étaient séparés visuellement les uns des autres par des fleurs de lys très fines peintes en noir d’après quelques photographies prises au moment de la dépose.

L’altération de la polychromie a malheureusement rendu difficile l’identification des armoiries en tableaux rectangulaires et les écus. De la même manière, la lecture d’un éventuel programme iconographique relatif aux armes est impossible à ce stade de l’étude. Outre le fait que nous aurions certainement plus d’information si elles bénéficiaient d’une restauration de la polychromie, il semblerait toutefois d’après une analyse héraldique menée par Jean-Claude Loutsch en 1996 qu’il ne s’agissait pas de familles du patriciat messin.

Musée de La Cour d’Or – Metz Métropole, Plafond aux fleurs et poutres aux écus du n°16/18 rue de la Chèvre, XIVe – XVe siècle ? Metz, inv. 2010.0.382 et inv. 2010.0.383.

Nathalie Pascarel,
Assistante de Conservation au Musée de la Cour d’Or – Metz Métropole ;
Master Recherche en Histoire de l’Art et de l’Architecture à l’Université de Strasbourg
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 Juin 2011.

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