Quelques notions d’héraldique
L’héraldique est la science qui étudie les armoiries. Celles-ci sont les emblèmes en couleurs, peints sur des formes généralement scutiformes (en écu), qui représentent une personne (physique ou morale). On les trouve sur de multiples supports, peintes sur les boucliers, brodées sur une bannière, sculptées sur une cheminée et peintes sur des plafonds.
Signes d’identité, marqueurs de propriété, présences tangibles des possesseurs, les armoiries sont bien plus que de simples motifs décoratifs. C’est tout un système de formes, au vocabulaire et à l’organisation codifiés, qui nous révèle un pan primordial de la société médiévale : l’image de soi.
L’héraldique est une science passionnante, qui, associée à l’histoire, à l’archéologie du bâti et à la dendrochronologie, peut être un outil fabuleux pour la datation des plafonds peints.
Armoiries, armoriaux et « blason »
Un écu armorié représente une personne. Les armoiries se transmettent généralement de façon héréditaire par le père, mais une famille peut changer d’armoiries au cours de son histoire. Depuis la période médiévale, nous avons des répertoires d’armoiries, appelés armoriaux, qui permettent de connaître et d’identifier certains possesseurs d’armoiries. Les armoriaux peuvent être événementiels, universels (manuel de blason), réalisés à l’occasion de tournois, ou être des répertoires locaux. Les plafonds peints armoriés, peuvent être vus en quelque sorte comme des armoriaux monumentaux, plutôt de type événementiel.
Pour désigner des armoiries, on peut employer ce terme, mais on peut dire aussi « armes » ou « écu ».
Le terme « blason » désigne la description des armoiries.
La langue du blason
Le vocabulaire de l’héraldique est particulier. Le blason est la grammaire, le vocabulaire codifié permettant de décrire toutes les armoiries, aussi complexes soient-elles ! On parle alors de « blasonnement » lorsqu’on décrit une armoirie. Pour blasonner, on décrit les émaux d’un écu, puis les pièces honorables et enfin les meubles qui les accompagnent ou qui les chargent. Les émaux sont l’ensemble des teintes que l’on utilise en héraldique. Ils sont divisés en deux groupes : les métaux et les couleurs. Parmi les métaux, il y a l’or (jaune) et l’argent (blanc). Pour les couleurs, on retrouve le gueules (rouge), l’azur (bleu), le sable (noir) et le sinople (vert). On rencontre également des fourrures, l’hermine et le vair.
Ces teintes répondent à la règle de la contrariété des émaux. Il est interdit, pour des raisons de lisibilité, de superposer deux émaux d’un même groupe sur des armoiries.
Il existe toutefois quelques exceptions que l’on nomme les armes à enquerre (du verbe s’enquérir, s’interroger), comme celles du roi de Jérusalem, qui porte une croix potencée d’or sur un écu d’argent.
Les armoiries sont chargées de pièces géométriques et de meubles.
LES PIECES HONORABLES
Les pièces honorables sont les formes géométriques qui permettent d’organiser l’écu (chef, fasce, bande, barre, croix, chevron, etc.).
LES MEUBLES
Le terme de meubles vient du latin mobilis qui signifie mobile. Ainsi les meubles peuvent être incroyablement divers (animaux, végétaux, objets, outils, etc) et se positionner plus librement sur le champ de l’écu, mais généralement de façon logique.
LES PARTITIONS
Les partitions permettent de rassembler plusieurs armoiries pour n’en faire qu’une seule, lorsqu’il y a un mariage, par exemple. C’est un système très utile ! L’on va diviser les écus en deux (ou quatre, voire plus), verticalement, horizontalement, transversalement ou en quartier. On dira alors que l’écu est parti, coupé, tranché ou taillé, écartelé, selon le type de partition choisi.
Les brisures sont une petite modification apportée aux armes initiales pour les différencier. Dans une famille avec plusieurs fils, l’aîné héritera des armes familiales et il est d’usage d’utiliser des brisures pour les cadets. Cela peut prendre la forme d’une cotice, d’un lambel, ou une modification des émaux ou de quelques meubles. Car chaque écu doit être unique.